Aujourd’hui, l’école nigérienne produit un nombre élevé de diplômés de brevet incultes et ignorants. Pourquoi ?
On ne fréquente pas un établissement scolaire que pour avoir un diplôme, on le fréquente aussi pour mieux comprendre le monde et trouver des débuts de réponse aux questions que nous nous posons tous, en dépit de nos différentes appartenances culturelles, sociales, philosophiques ou religieuses. Le français, l’histoire, la géographie, les mathématiques, les sciences, etc., toutes les disciplines scolaires sont là pour répondre à ces questions fondamentales. Qui sommes nous ? D’où venons-nous ? Vers quoi allons-nous ? Quelle planète terre voulons-nous pour nous-mêmes et pour les générations à venir ?
Nous, parents, accordons beaucoup plus d’importance aux notes et aux diplômes qu’à l’acquisition réelle des savoirs. Prenons l’exemple des cahiers des élèves qui sont des produits visibles, utiles et nécessaires, mais qui nous font souvent oublier que le plus important c’est l’invisible : c’est à dire non pas la leçon que notre enfant a copié du tableau noir, mais ce qu’il a compris et construit à partir de cette leçon.
Dans la plupart de nos classes, la copie devient un objet en soi, où l’on est persuadé que c’est la preuve qu’un cours a été bien conduit. Si les parents ne voient pas de copie, c’est que l’enseignant a mal fait son travail. Or l’enseignant doit mettre l’accent sur l’acquisition de connaissances beaucoup plus durables, profondes et permanentes à l’occasion du travail que l’élève aura effectué avec son aide sur la leçon copiée.
Apprendre par cœur une leçon qu’on comprend bien est un exercice utile. Apprendre par cœur une leçon qu’on ne comprend pas ne sert qu’à avoir une bonne note le jour de l’examen. Le lendemain, ce savoir s’évapore purement et simplement de la tête de l’élève. Est-ce vraiment cela que nous voulons pour la future génération ?
En tant que parents et éducateurs, il nous faut agir. Des solutions audacieuses existent, mais elles demandent de faire tomber certains tabous. En aurons-nous le courage ? La question est devant nous.