A Niamey, lors de la période des examens de fin d’année, les parents sont aussi stressés que leurs enfants car la réussite scolaire de ces derniers est au premier rang de leurs préoccupations.  L’échec à un examen national tel que le BEPC équivaut à une catastrophe et le qu’en-dira-t-on des membres de la famille, des voisins et des amis, devient une source majeure d’appréhension chez les parents. « Alors, ton fils a-t-il réussi son BEPC ? » Aucun parent n’ose donner une réponse négative à cette question. Il en va de l’honneur de la famille. Face à l’échec scolaire de leur enfant, les parents préfèrent cacher la vérité afin d’échapper au sentiment de honte qu’ils éprouvent vis-à-vis des autres.

Comme dans beaucoup d’autres pays, au Niger aussi, le diplôme a un poids démesuré. La grande majorité des parents perçoit le diplôme comme une garantie de prestige social et d’une bonne situation. Par conséquent, échouer n’est pas une option ! Dans ce contexte, une mauvaise performance  provoque d’énormes tensions et de disputes au sein de la famille. Ces tensions familiales s’ajoutent à la pression scolaire déjà exercée par l’école et créent un cercle vicieux qui diminue encore plus les chances de réussite des élèves.

Pourquoi cette course aux résultats ? La pression transmise aux parents par leur entourage qui lui-même subit la perversité du système éducatif explique cette focalisation sur la réussite scolaire. En effet, notre système éducatif désuet, basé sur la concurrence et le culte des bonnes notes, poussent les parents à accorder plus d’importance aux notes qu’à l’acquisition des savoirs. Les enfants vont à l’école pour avoir un diplôme; si, en chemin, ils apprennent quelque chose, tant mieux, et si tel n’est pas le cas, alors tant pis ! L’essentiel c’est d’obtenir le diplôme, même si ce dernier ne reflète pas le niveau réel de son détenteur.

Et si cette année, on faisait un effort pour baisser la pression? Certes, le qu’en-dira-t-on de notre entourage ne nous facilite pas la tâche. Il est difficile de faire fi de ce que pensent et disent les autres à propos de la performance scolaire de nos enfants. Mais, le bien-être de notre progéniture doit primer sur l’opinion des autres. Parlons-en autour de nous, sensibilisons d’autres parents et, ensemble, osons refuser le système de pression qui nous mine et détruit la confiance en soi des élèves. Prenons du recul et gardons à l’esprit que l’essentiel, c’est que nos enfants vivent bien leur expérience à l’école, même si, sur le plan académique, les bonnes notes ne sont pas toujours au rendez-vous.